mercredi 16 octobre 2013

Les intègres


Après les révélations de l’émission Enquête, de l’UPAC et de la commission Charbonneau (enquêtes dont on aurait souhaité qu’elles aient des conséquences et qu’elle ne soient pas suspendues), l’intégrité est devenu le thème à la mode. Tous les candidats se prétendent candidement plus purs que les purs, plus blancs que blancs (ce qui est d’ailleurs l’étymologie de « candidat ».  
     Pour ceux qui n’ont pas de passé, c’est plus facile. Parce que, ne nous voilons pas la face, les professionnels de la politique sont tous plus ou moins à la merci de découvertes gênantes. Sans aller jusqu’à dire, comme bien des électeurs, qu’ils sont tous pareils et qu’il n’y en a pas un pour sauver l’autre, il faut bien reconnaître que l’on ne dure en politique qu’à condition de “jouer le jeu”, selon les règles que l’on trouve en arrivant. 
     Bien entendu, on peut contourner ce problème en élisant de nouvelles personnes. Mais tôt ou tard elles seront rattrapées par les nécessités du jeu politique. 
     À cela, il existe deux remèdes. Le premier, évident, c’est de ne cesser de renouveler le personnel politique, constamment donc de limiter les élus – quand c’est possible – à deux mandats. Nos maires pourraient sans déchoir se soumettre à la même règle que le président des États Unis. 
     Le second, tout aussi évident, c’est que personne ne puisse rien faire, jamais, à l’insu de ses compagnons, ni sans leur accord. Bref, de casser une bonne fois le modèle pyramidal du Patron qui n’a de comptes à rendre, et très théoriquement, qu’à ses électeurs une fois tous les quatre ans. 
     Sans pousser jusqu’à l’anarchisme, il faut aller au moins jusqu’à la collégialité, ce qui est le minimum en-dessous duquel on ne peut espérer aucune amélioration, aucun assainissement. 
     Après tout, nous avons bien des assemblées délibératives, les premiers ministres ne peuvent pas tout faire à leur fantaisie sans l’accord de leurs députés. Enfin, de NOS députés. En principe. 
     Bien choisir ses candidats, autant que faire se peut – car, hélas, les gens de bien ne se bousculent pas pour entrer en politique – c’est la moindre des choses, mais cela ne suffit pas. Une surveillance mutuelle, continue et implacable est la seule façon de se prémunir contre des dérives d’autant plus probables qu’elles se font lentement, progressivement, souvent à l’insu même du principal concerné, et je veux dire pour de vrai, pas à la façon étrange de certains maires de Montréal. 
     C’est pour cela que nous avons tenu à ce que Renouveau Terrebonne mette dans ses principes que le maire ne puisse faire plus de deux mandats, que les conseillers puissent être remplacés dans la mesure des candidatures, et que la transparence soit aussi limpide que possible, afin que tous puissent surveiller chacun, et que les citoyens soient plus que des électeurs, mais plutôt des surveillants permanents, des participants. 
     Oh, c’est plus facile à dire qu’à faire. Le problème n’est pas tant le choix des candidats : nous leur avons mis les points sur les i, les barres sur les t, et ils ne sont là que parce qu’ils acceptent ces principes. Mieux, ils y adhèrent. Encore mieux : ils les intègrent. Ils sont, comme le reste d’entre nous qui sommes là depuis la fondation, ou presque, indignés, exaspérés par les pratiques habituelles dans le monde municipal, que tout le monde trouve normales, sauf ceux qui n’en bénéficient pas – ce qui fait beaucoup de monde, en fin de compte. 
     
     Alors, l’intégrité, comment on l’obtient ? 
     Par la transparence. Tout le temps. Par la participation, en permanence. Et pas autrement.
Bref, une politique saine repose, avant tout, sur les citoyens qui subiront les effets de cette politique. 
Et ça, c’est nous tous. _ 

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