mercredi 30 octobre 2013

Peu avant la fin


Texte envoyé à différents média locaux et nationaux décrivant la campagne des municipales 2013 tel que nous la vivons.

À Terrebonne, Lanaudière, Québec, Canada… 

Cela demande des efforts et une vigilance permanente. Cela exige de ramer, obstinément, à contre-courant des règles du jeu tacitement admises. Voici quelques exemples de ce que nous avons observé, et ne voulons pas imiter.

Depuis quelques temps, des “sources anonymes” s'activent ! Ces dénonciateurs ne prennent pas de risques. Ils scrutent à la loupe les vies privées, vont fouiller et communiquent, non leurs trouvailles, mais leurs interprétations aux media locaux, qui n’ont d’autre choix que de les répercuter.

Notre équipe et nos moyens étant très modestes, nous ne bénéficions pas des mêmes moyens, mais surtout nous n’accepterions d’utiliser de tels procédés. Nous savons que cela nous désavantage, mais nous nous y tiendrons. Nous souhaitons gagner pour défendre nos principes. Les abandonner nous enlèverait toute raison de gagner.

Nos dépenses électorales jusqu’ici sont de l’ordre de     5 600 $ tout compris. La limite à laquelle on a droit EN COMBINANT TOUS LES CANDIDATS est de 70 609,89 $. Nous n’avons pas de bénévoles rémunérés, pas d’accès aux moyens publics, bref, nous avons respecté « toutes les règles de l’art » (nous n’aurions pu ni voulu faire autrement). Nous ignorons combien l’équipe sortante a dépensé, quand elle l’a fait, et combien elle aura dépensé en tout à la fin de cette élection, même en ne tenant compte que de ce qui aura été déclaré comme dépense électorale. Comme aux États Unis, il semble que l’on veuille suivre le principe, non de « au plus fort la poche », mais « aux poches profondes la victoire ».

Plusieurs plaintes ont été déposées au DGEQ pour irrégularité durant cette campagne. Par exemple en ce qui concerne l'Inauguration du Parc Saint-Sacrement, qui aurait dû, selon le DGE, être comptabilisée comme dépense électorale aux frais des contribuables.

L’équipe sortante nous reproche de ne rien offrir dans les media locaux. Mais ces media locaux évitent sagement de déplaire. Nous ne disposons pas des moyens financiers pour y acheter des pages de publicité. Encore moins les leviers ni l’envie de faire des représailles. 

Renouveau Terrebonne a une page, sur Facebook. Elle est régulièrement visitée par des provocateurs – ce qu’on appelle, dans le jargon d’internet, des “trolls” – qui s’efforcent de susciter des réponses agacées. Plusieurs de ces comptes ont été créés récemment et n’ont aucune autre activité. Leur frustration doit être grande de ne pas y arriver. Quelques-unes de ces interpellations ont été supprimées par leur auteur, notamment celle qui s’en prenait au physique d’une candidate.

L’un de nos candidats a tenu, il y a plusieurs mois, des propos peu politiquement corrects sur sa page Facebook. Une bonne âme a fait des saisies d’écran et les a envoyées à un hebdomadaire local. La rédaction a rencontré la cheffe, le candidat à la mairie et le secrétaire pour obtenir une réponse, et ensuite a fait une entrevue avec le candidat en question. Il en ressort qu’il n’y avait pas de quoi fouetter un chat, et que cela ne concerne pas vraiment la gestion de la ville.

L’un de nos candidats a subi une campagne de dénigrement par pétition et par un site web, pour lui reprocher une décision, dans un autre domaine, dont il n’était pas le responsable.

L’animateur vedette de la télévision communautaire régionale, à la fin se son entrevue avec notre candidat à la mairie, a brandi une liasse de papiers et l’a confronté sur ses “27 procès en cours”… Il n’y en a pas eu 27, ce ne sont que des différents au civil, au sujets de contrats, et ils ont été réglés. Mais l’effet de manche, ou de papiers, est bien passé en ondes. Il est vrai que cet animateur, et cette télévision, sont très proches du pouvoir.

Une lettre anonyme, timbrée mais non oblitérée, a été déposée dans la boîte privée de la cheffe. On tentait d’incriminer le candidat à la mairie pour des accusations depuis longtemps réfutées.

Un appel venant apparemment de postes Canada – mais d’on ne sait qui -  pour se plaindre que des cartes d'affaires auraient été collées sur des boîtes postales, avec menace de nous facturer lourdement si nous ne les retirions pas.  Vérification faite, aucun candidat n’en avait collé, et aucune carte ne fut retrouvée.

Affichage d’un avis de démolition d'une bâtisse commerciale appartenant à l’un des candidats, sur la porte d'un des commerces locataires. Renseignements pris, ce serait une erreur administrative de la ville. Sans doute, selon la formule consacrée, une “erreur de bonne foi”. 

Notre surprise fut grande de constater à quel point des gens avaient peur de représailles s’ils étaient vus en notre compagnie. Un climat malsain s’est installé dans quelques quartiers.

L’équipe sortante, prenant conscience qu’elle pouvait, après tout, être sortie, s’est autodécerné par précaution, cet été, de confortables “primes de transition” (facultatives), en poussant au maximum ce que la loi leur autorisait, sans parler des cumuls de rémunérations, grâce au jeu des commissions. Ces documents sont accessibles au grand public, et donc aux rédactions des périodiques.

Ce qui n’est pas forcément le cas de tous les documents publics, car l’accès à l’information est payant et aussi lent  qu’il est légalement possible de l’être. Les procès verbaux ne sont pas très informatifs, et les obligations de la ville – c’est à dire de ses habitants – ne sont pas souvent définis clairement.

Enfin, mais ce n’est pas la fin, le “trolling” se trouve aussi au porte à porte, assez rarement, mais surtout au téléphone, où certains candidats ont eu la surprise d’être appelés au travail, à un numéro qui n’a pas été rendu public, pour être longuement questionnés sur des sujets qui ne dépendent pas d’eux. Il faut féliciter l’équipe sortante qui ne se croit plus gagnante de s’être gagné des partisans tellement inconditionnels qu’ils sont prêts à tout pour la soutenir. Nous ne souhaitions pas en avoir de cette sorte. Les gens qui nous appuient ne le font que parce qu’ils sont d’accord avec ce que nous proposons. —

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